dimanche 19 novembre 2017

Faire le deuil d’une communication normale et authentique


Nous le savons tous très bien et c’est en principe simple : il ne faut faire aucune confiance à un manipulateur ou une manipulatrice. Aucune.
Il ne faut pas se faire leurrer par leur capacité à nous adoucir, à faire descendre notre niveau d’attention et de vigilance.
Qu’est-ce que c’est agréable de ressentir cette sensation de « pouvoir un peu baisser la garde », de ne pas se sentir obligés de se méfier.
C’est beau de se penser que « non, il/elle n’est pas un/une malade finalement ! Il ne faut pas exagérer ! », une communication normale est possible.
Et c’est là que nous tombons à grands pas dans le piège. Nous parlons, nous disons tout ce que nous pensons et nous sommes fiers de l’avoir fait ! Relâche !
Et c’est quelque jour plus tard que la réponse à notre relâchement va arriver. Un coup que nous n’avions pas prévu, comme d’habitude.
Si nous avons pris conscience de la nature perverse d’une personne, nous ne devons plus tomber dans ce piège.
Il/elle ne changera pas. Il faut faire le deuil d’une relation profonde, riche, nourrie de sentiments car « eux » ils sont coupés des affects. Ils ne peuvent pas ressentir de l’amour et il faut faire la paix avec cette réalité. Ils savent que « je t’aime » c’est une expression utilisée et qui a du sens pour les autres mais ils n’en connaissent pas la vraie signification. Ils utilisent d’ailleurs le concept d’amour pour faire du chantage. Chantage avec les enfants « je t’aime, c’est ton autre parent qui ne t’aime pas ! », avec le partenaire « si tu m’aimais tu le ferais », etc.
L’amour comme moyen de chantage ou de pression ? Cette démarche en communication n’est pas elle tordue ? Et pourtant cela passe très souvent inaperçu.
C’est simple si on y pense. Ils se nourrissent de nos émotions. Si l’on crie, on pleure, ils ont gagné. Garder une attitude détachée, indifférente n’est pas chose facile, je sais. Mais c’est une démarche inévitable si l’on veut se protéger. C’est une attitude qui requiert une certaine maîtrise de soi car, contrairement à ces personnalités toxiques, nous sommes des êtres animés de sentiments et d’émotions.
Mais c’est possible d’y arriver avec un profond travail sur soi. Pour certaines personnes cela se révèle beaucoup plus facile de ce qu’elles ont imaginé au départ.
Nous pouvons nous approprier de certains reflexes comme, par exemple, la fameuse phrase intérieure suggérée par Isabelle Nazare-Aga, que je trouve très puissante et que je conseille d’utiliser aux personnes qui me consultent.
« Je sais qui tu es mais tu ne sais pas que je le sais » avant de commencer toute technique de contre manipulation.
Faire des phrases simples, ne pas se laisser engluer dans des conversations destinées à tourner à rond et qui se terminerons uniquement si c’est lui/elle qui aura le dernier mot. Nous laissant avec un sentiment d’impuissance profonde, d’outrage et de blocage.
Ne pas répondre si aucune phrase ne sort d’emblée, sourire si possible.
Rien ne déstabilise plus un manipulateur ou une manipulatrice qu’une réaction calme et posée. S’il/elle sent qu’il n’a pas de prise, son ego, son narcissisme ne sera pas nourri et, à petit à petit, il/elle lâchera sa prise. Le harcèlement sera moins présent.
Il ne faut pas s’attendre à ce que la dynamique change d’un coup, sauf s’il/elle y trouve un intérêt, bien évidemment, ou si une nouvelle phase de séduction avec une nouvelle proie est en cours.
Faire le deuil d’une communication normale, riche et profonde peut se révéler chose difficile quand il s’agit de tirer un trait sur le rêve d’un amour maternel.
Couper les ponts ? pas forcément. Une fois qu’on a compris à qui on a à faire, et s’il est impossible de couper tout contact, il faut s’échiner à rester en surface, en ne laissant jamais dériver les conversations sur son intimité. Utiliser des phrases toutes faites et s’amuser à observer la réaction de l’autre.
Attention au grand thème : l’argent !
Parler d’argent avec un manipulateur ou une manipulatrice est toujours un risque.
L’argent, contrairement à ce qu’ils veulent nous faire croire, est le pivot de leur existence.

Les sujets de conversation sur lequel ils se révèlent au grand jour tournent autour du compte bancaire, les pensions alimentaires (à payer ou à recevoir), les ventes des maisons et de biens en général, les activités trop couteuses des enfants, les parties de sociétés, les héritages, les cadeaux….

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