mercredi 30 décembre 2015

Gâcher les fêtes: un besoin compulsif des manipulateurs.

Posez une question clé à quelqu'un qui a ou a eu à faire à un manipulateur ou une manipulatrice.
Comment ça se passe les anniversaires, les moments de fête, Noël, les réunions de famille, etc. Ils sont toujours des occasions fertiles pour ces génies et "rabat joies" de satisfaire leur besoin compulsif de les gâcher.

Je commencerais donc par les fêtes de Noël. Quelle panoplie d'exemples extraordinaires l'on peut y retrouver!
Ceux qui ont à faire à un ex ou une ex avec enfants, ont certainement eu droit à quelque plainte ou obstacle au bon déroulement des jours de garde pendant les fêtes, "tu les perturbes à cause de tes erreurs", "ils ne voulaient pas venir...", des cadeaux promis par l'un des parents et offerts par l'autre, les enfants tristes pour des raisons difficiles à comprendre car manipulés et victimes de chantage, tristes en se sentant coupables, etc. etc.

Qui est en couple, en famille, de manière générale en contact ou encore en lien, a eu le plaisir de vivre une scène de colère ou une dispute en famille, un départ à l'improviste, un malheur , une victimisation quelconque.
Bref, tout est bon pour être les protagonistes de la fête, bien évidemment à leur façon.

Personnellement, j'ai eu droit à pas mal d'agissements lesquels, vus sous l'angle du "je sais qui tu es masi tu ne sais pas que je le sais" donnent des résultats intéressants.

L'élément dominant est depuis quelque temps l'âge avancé et la maladie (en partie réelle et en partie jouée). Type de manipulateur: manipulatrice généreuse. Ma mère. Element dominant: la plainte et la victimisation. Insupportable. J'arrive avec mon conjoint et mon fils à l'aéroport de Naples. Deux cent kilomètres environs pour rejoindre la maison.  J'épargne les détails des dizaines de coups de téléphone reçu pendant le trajet de l'aéroport à la maison. Tous bien évidemment anxiogènes.
Mon père était venu nous chercher et donc? Jalousie extrême de la part de ma mère car il profitait de son petit fils tout seul.
On arrive à la maison, le premier jour tout va bien (apparement) . On pose les bases. Je repère déjà quel sera la musique dominante. La maladie, la souffrance physique. Grâce à ça elle pourra faire sentir coupable tout le monde car elle est dans le sacrifice. Elle pourra comme ça nous servir des repas en nous faisant ressentir que ça lui a couté beaucoup d'effort mais... c'est bon, "on se sacrifie pour ses enfants".
La veille de Noël, mon frère débarque à la maison avec sa fille, sa nouvelle compagne et....ses quatre enfants. Les enfants sont la joie! C'est ce qu'elle dit d'entrée. Mais elle se donne aussi le droit de se plaindre de leur bruit, de regretter de les avoir acceptés, de ne pas les supporter. Bien évidemment elle choisit l'interlocuteur (moi par exemple qui ne donnais aucune importance à ses paroles). Parfois, comme par hasard, elle parle sans faire attention au monde qu'il y avait autour et qui pouvait entendre et hop! de suite sourire et faire les éloges de la beauté de l'enfance et de cette musique celeste qui sort de leur voix aiguës!!
Les quelques jours de leur permanence a été celle là la musique dominante. Je critique, je montre sans retenue que je ne supporte pas et en suite je me garde bien de laisser trace de ces paroles, je vais sur la ligne opposée pour effacer toute empreintes de mon passage. Et ça marche!! L'ambiance était lourde et tout le monde a subi le fonctionnement cyclique de la manipulatrice.

Quant à la maladie et aux tentatives de monopoliser mon attention, je me limite à en lister quelques unes.
J'ai eu droit à la lecture du certificat du médecin suite à la dernière radio (tu as la preuve de ma maladie et j'ai donc droit en milieu d'une conversation d'hurler de douleur d'un coup et de faire de grimaces tout le temps), j'ai eu droit à toutes les subtiles critiques possibles sur mon rôle de mère, j'ai eu droit à des réflexions de toute sorte. j'ai fait l'erreur, étant en vacance, de ne pas noter certains détails très intéressants. Mais ils vont ressortir et je compte les partager. Un épisode est très sympa. Le petit de quatre ans, je ne sais pas à quel moment est pourquoi, lui a dit qu'elle "est méchante". La réaction: "je ne comprends vraiment pas pourquoi il m'a dit que je suis méchante". Et la tête sombre, elle a passé quelques minutes à trouver comment s'en sortir. Mais que est ce que je dis quelques minutes, quelques secondes! et voilà qu'elle a sorti : "moi je suis obligée de faire ce que tes parents me disent de faire!" Génial. Ah j'ai oublié, la projection: une constante.
Au plaisir de partager davantage et bonne fin d'année à tous. Courage, la Saint Sylvestre peut se révéler un moment extraordinaire. Notez tout et partagez sur ce blog. A bientôt

mercredi 16 décembre 2015

A propos des mères toxiques. Le témoignage d'une femme sortie de l'emprise.

Il y a quelque jour, j'ai reçu un email. Un témoignage très touchant d'une "gagnante" que je vous invite à lire avec beaucoup d'attention. Vous qui vivez le poids de l'emprise, buvez les mots de cette femme et ressourcez-vous.
J'ai eu le plaisir de discuter au téléphone avec elle. J'ai eu son accord pour la publication du texte. 
Merci F.

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Bonjour Maria Gabriella,

Je tenais tout d'abord à vous remercier pour ce blog extrêmement bien fait, et pour toutes ces pistes d'approche très intéressantes sur les personnes toxiques.

Si vous le permettez, et si c'est possible, je souhaiterais, grâce à mon témoignage, apporter mon aide à toutes les victimes de manipulateurs, et surtout aux victimes des mères toxiques qui font des ravages dans le psychisme de leur enfant (en particulier, comme vous le soulignez dans l'un de vos articles, des filles.)

Voici mon histoire, en quelques mots :

Je suis tombée, il y a quelques années, sous la coupe d'une manipulatrice. Une femme, dont je suis tombée amoureuse, et qui, de surcroît, m'a fait découvrir mon homosexualité, alors que j'étais mariée, que j'avais deux enfants, et que je me croyais hétérosexuelle. J'avais à l'époque 35 ans.
La découverte de mon homosexualité a été un véritable ouragan intérieur, mais ne m'a pas posé de problème. C'est la vampirisation affective et psychologique à laquelle cette femme s'est adonnée qui m'a laissée exsangue sur le bord de la route. Elle se positionnait en victime, alternait plaintes et séduction, et je suis tombée dans le piège. J'ai d'abord été encensée, avant d'être spoliée, subtilement dénigrée, insidieusement méprisée, puis jetée. Mais je me suis relevée.

Ayant été "formatée" par une mère manipulatrice (je me retrouve complètement dans le portrait que vous dressez de ces mères faussement malades qui se servent de leur prétendue faiblesse pour "asservir" leur enfant), j'ai tout naturellement développé une propension à tenter de "sauver" et "guérir" l'autre. Par tous les moyens. Je travaille encore aujourd'hui là-dessus, car c'est ce trait de caractère qui m'a précipitée dans la gueule de la louve...

J'ai l'impression, en lisant la description que vous faites de la mère toxique, de lire le portrait de ma propre mère. Une femme jamais satisfaite de rien, toujours dans la plainte, charmante en société (les autres recevaient mille cadeaux somptueux, mais ses propres filles, des babioles gagnées aux 3 Suisses, y compris à Noël !), s'inventant des maladies plus fausses et exagérées les unes que les autres (à l'entendre, elle a eu quinze cancers. En réalité : quelques polypes, des laryngites à répétition, des migraines), assénant à ses deux filles (ma sœur et moi, alors âgées de 8 et 10 ans) des propos du genre : "si vous n'êtes pas sages, je vais me retrouver à l'hôpital", ou "arrêtez de vous disputer, sinon vous allez finir par me rendre malade et je mourrai à cause de vous" ou encore, plus tard, "si tu t'en vas de la maison, il ne me reste plus qu'à me suicider." Chose que, bien sûr, elle n'a jamais faite. Pourtant, ma sœur et moi sommes parties de la maison il y a plus de 20 ans... après avoir tremblé pendant des années, dans la peur que notre mère mette sa menace à exécution.

J'ai dû faire un énorme travail sur moi-même, d'abord accepter d'avoir eu ce genre de mère, qui ne cessait de me répéter qu'elle m'aimait, qu'elle faisait tout pour moi, qu'elle avait tout sacrifié pour moi (la preuve (selon ses dires) : elle délaissait mon père pour venir garder mes enfants ! Mais en réalité, ça l'arrangeait bien...). Ensuite, il a fallu que j'apprenne à dire "non", à dire "stop", à poser mes limites, surtout avec cette mère envahissante qui trouvait n'importe quel prétexte pour gouverner ou régenter ma vie. Mon fils à garder parce que "j'avais l'air fatiguée" (sans me demander mon avis), un cadre acheté (sans me demander mon avis) pour améliorer la déco de mon intérieur (qu'elle trouvait moche et pourrie, bien sûr), de l'argent "donné" sans que je le réclame (ni me demander mon avis), pour mieux pouvoir me reprocher des années après ce "don" qui était, entre temps et comme par enchantement, devenu un "prêt"... 

J'ai essayé de poser mes limites. De lui demander d'arrêter de m'appeler 10 fois par jour pendant mes heures de travail, de toujours vouloir savoir où je partais en vacances, combien de temps, avec qui, ce que j'allais manger, ce que j'avais mangé, à quelle heure je m'étais couchée. De lui dire de cesser de vouloir être invitée avec mes amis, qu'elle ne pouvait s'empêcher de critiquer ensuite. De lui dire que ce n'était pas très normal que sa fille divorcée et sans un sou (alors que ma mère a vraiment beaucoup d'argent) l'invite sans arrêt à manger alors que l'inverse ne se produisait jamais. D'arrêter de m'offrir des cadres dont je n'avais ni l'envie, ni l'utilité. Tout ceci, bien sûr, avec un maximum de tact et de pincettes enveloppées dans de la ouate épaisseur XXL. Pour ne pas la blesser, comme toujours.

Résultat : aujourd'hui, ma mère ne m'invite plus. Ne m'appelle plus au téléphone. Ne me demande plus rien (même pas des nouvelles de ses propres petits-enfants, y compris quand elle a su que l'un d'eux s'était fait opérer). Ne m'offre plus rien (ni à mes enfants, rendus coupables à ses yeux de haute trahison car ils soutiennent leur mère). Répond avec une froideur extrême quand j'ose lui souhaiter une bonne année ou un bon anniversaire, en me crachant à la figure qu'il est inutile de téléphoner quand "l'année est aussi merdique" (pardon pour le terme vulgaire). Croyant me faire payer, sans doute, l'audace que moi, le "sac d'os", la "petite garce", comme elle m'appelait souvent (entre deux "ma chérie", histoire de brouiller les pistes), j'ai eue de lui résister, d'exister, de vouloir vivre ma vie. Elle a pris mes demandes au pied de la lettre. Avec les pervers, je m'en suis aperçue, pas de demi-mesure.
Bien évidemment, elle a essayé de monter mon père contre ma sœur et moi, en tentant de le faire passer pour un tyran violent, infidèle, menteur et paresseux (tout ce qu'elle est elle, en réalité). Elle n'a pas réussi avec moi.
Elle a tenté de me briser. Je dis bien "tenté".
Je me souviens, quand j'étais enfant, qu'elle me lançait sur un air à la fois mélancolique et malheureux : "Tu souris tout le temps... Tu chantes tout le temps... Comment fais-tu pour être aussi heureuse ?" A l'époque, j'ignorais qu'elle ne le supportait pas. Tout simplement. Parce qu'un enfant ne peut pas concevoir qu'une mère ne veuille pas son bonheur.

Aujourd'hui, après une thérapie de près de trois ans et après avoir lu tous les ouvrages référencés sur le sujet (Nazare-Aga, Hirigoyen, Peticollin, Bouchoux, Eiguer, Barbier...) je pense être armée face à ce type de personnes, qui n'hésitent pas à détruire le bonheur qu'elles voient passer près d'elles. 
J'ai assumé mon homosexualité, j'essaye de refaire ma vie (je suis tombée sur deux autres femmes avec ce type de profil, mais maintenant, je parviens à les détecter rapidement), et je n'ai quasiment plus de contact avec ma mère. Il va sans dire qu'elle n'est pas au courant de mon orientation sexuelle. Elle s'en servirait pour essayer de m'enfoncer.
Très triste, mais au moins, je suis libérée de son emprise, et surtout, de cette culpabilité latente qui me tenaillait nuit et jour sans que je puisse y mettre du sens. 
Néanmoins, je crois que je n'arriverai jamais à lui pardonner. Je voudrais bien, pourtant.
Je n'éprouve pas de haine à son encontre ; je vois plutôt son comportement comme une pathologie, et même, je me dis que c'est grâce à elle si j'ai pu gagner toute cette force, que je vais pouvoir transmettre à mon tour à mes enfants.

Si vous souhaitez publier ce témoignage, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je serai heureuse d'apporter ma pierre à l'édifice de la compréhension de ces mères toxiques. Beaucoup de blogs sur les pervers narcissiques parlent de lutte ; je préfère parler de compréhension. Parce que, c'est, je pense, parce qu'on ne les comprend pas et qu'on ignore leur existence que ces personnes font autant de mal. Et je trouve que votre blog est orienté dans ce sens, alors merci à vous.

lundi 23 novembre 2015

Un regard sur le Syndrome d'Aliénation Parentale.

Le syndrome d’Aliénation Parentale (abrégé en SAP) est une notion introduite par Richard A. Gardner au début des années 1980, faisant référence à ce qu’il décrit comme un trouble dans lequel un enfant, de manière continue, rabaisse et insulte un parent sans justification. Selon Gardner, ce syndrome apparaîtrait en raison d’une combinaison de facteurs, comprenant l’endoctrinement par l’autre parent (presque exclusivement dans le cadre d’un conflit sur la garde de l’enfant) et les propres tentatives de l’enfant de dénigrer le parent ciblé. Gardner a introduit ce terme dans un article publié en 1985, décrivant un ensemble de symptômes qu’il avait observé au début des années 1980.
Dans son article il définit le SAP comme « un trouble qui naît principalement dans le contexte d’un conflit sur la garde de l’enfant. Sa principale manifestation est la démarche de dénigrement que l’enfant entreprend contre le parent, une démarche qui n’a pas de justification. Le trouble résulterait d’une combinaison d’endoctrinements par le parent aliénant et des propres contributions de l’enfant à la diffamation du parent aliéné» ce qui indiquerait également que l’endoctrinement peut être délibéré ou inconscient de la part du parent aliénant.

Jusqu’aujourd’hui aucune association professionnelle n’a reconnu le SAP comme un syndrome médical ou un trouble mental valable. Il n’est pas listé dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) de la Société américaine de psychiatrie ni dans la Classification internationale des maladies de l'Organisation Mondiale de la Santé. Cependant, la cinquième édition du DSM a été mise à jour en mai 2013 et comprend une classification pour « abus psychologique à l'enfant » défini comme :
“Non-accidental verbal or symbolic acts by a child’s parent or caregiver that result, or have reasonable potential to result, in significant psychological harm to the child”
(Acte verbal ou symbolique non accidentel d'un parent ou d'un tuteur de l'enfant qui entraîne, ou peut potentiellement entraîner une séquelle psychologique significative à l'enfant)
Depuis plus de trente ans les spécialistes qui se sont penchés sur la question, ont élaboré davantage le concept et élargit le champ d’action du SAP.
En réalité, il se manifeste de manière très diversifiée.
Le dénigrement du parent victime peut avoir lieu également sans l’acte de rabaisser de manière ouverte. C’est souvent de l’ordre du non dit, les comportements sont à première vue anodins. C’est le mécanisme de l’emprise psychologique qui entraine par définition le difficulté à décrire les mécanismes relationnels de manière rationnelle.

Si la notion de ce syndrome n’est pas suffisamment prouvée scientifiquement dans le sens d’une définition précise des troubles reconnues chez l’enfant, « l’observation d’attitudes spécifiques qui démontrent une procédure de destruction de la part d’un parent aliénant est bel et bien réelle !! » (Isabelle Nazare-Aga, « Les parents manipulateurs »).
Les attitudes ou les comportements observables chez l’enfant selon Gardner sont :
-       Campagne de dénigrement et de haine contre le parent ciblé
-       Des rationalisations faibles, absurdes et frivoles de ce dénigrement et de cette haine
-       L’absence d’ambivalence habituelle pour le parent ciblé
-       L’affirmation que la décision de rejeter le parent leur appartient à eux seuls
-       Le soutien intentionnel au parent favori dans le conflit
-       L’absence de culpabilité vis-à-vis du traitement infligé au parent aliéné
-       L’usage de scénarios et de phrases empruntées au parent aliénant
-       Le dénigrement non seulement du parent ciblé, mais aussi de sa famille étendue et de ses amis
Selon le nombre d’attitudes l’aliénation parentale serait légère, modérée ou sévère.
En cas d’intensité faible :
Tous les symptômes ne sont pas forcément manifestes. Quand ils sont présents, leur degré est moindre et les relations parent-enfant sont encore fonctionnelles.

En cas d’intensité moyenne
Tous les symptômes sont retrouvés et il existe déjà des problèmes considérables pour rendre visite à « l’autre parent ». Toutefois, dès que l’enfant est chez celui-ci, il se calme bientôt et se réjouit du temps de visite qu’il passe avec lui.

En cas d’intensité sévère
Le parent manipulateur fait preuve d’une incompréhension totale (ceci concerne environ 5 à 10 % des cas) : la relation s’est définitivement et radicalement rompue ou elle risque de l’être.

Ce diagnostic est un rassurant point de départ, l’aliénation parentale n’est pas toujours un phénomène « statique » mais bien souvent dynamique. Les trois niveaux d’intensité peuvent être considérés comme trois stades d’un processus.
Si, de manière générale, le phénomène de l’aliénation parentale peut se manifester dans le cadre d’un conflit de divorce, en présence d’un manipulateur ou (encore plus fréquent !!) d’une manipulatrice l’aliénation parentale est systématique.
Je oserai même aller jusqu’à dire que l’aliénation parentale est présente uniquement lorsque un des parents est un pervers narcissique. Car il faut faire preuve de véritable mauvaise fois, volonté de destruction de l’image de l’autre, ne posséder une notion tordue de la règle en général ainsi que de la loi, vouloir exister au travers de la détresse générée autour de soi.
D’après mon expérience personnelle et professionnelle, je constate que le dénigrement systématique, subtil ou violent, est une nécessité propre aux personnalités perverses.
Tout cela est donc présent déjà en amont, bien avant le divorce. Si le syndrome d’alienation parental a été circonscrit aux cas de séparation, le mécanisme qui le caractérise est une constante dans la vie de l’enfant d’un manipulateur. Ce qui renforce davantage les effets de la campagne de destruction perpétrée après la séparation.
Une arme pour blesser et anéantir définitivement l’autre parent, proie qui a osé lui échapper. C’est un besoin compulsif chez les manipulateurs. Pour faire du mal il a besoin d’être en position de « faire payer quelque chose à quelqu’un ». Et il arrive à faire sentir la victime coupable.
Je constate également qu’il est beaucoup plus puissant et insidieux quand cela provient d’une femme.
Qui les connaît sait pertinemment qu’ils sont capables d’aller très loin dans leurs malveillance.
En cas de divorce, par exemple, si le manipulateur ou la manipulatrice échoue dans sa tentative d’endoctrinement, et que l’enfant refuse de lui-même d’être par exemple hébergé, ou s’oppose à la volonté du parent manipulateur, bref « ne se laisse pas faire », ce dernier utilise ce constat pour accuser le parent sécurisant de procéder à une aliénation parentale. Un élément comme un autre pour manœuvrer la justice et tenter de se faire passer pour la victime. Et trop souvent la justice tombe dans le piège. Résultat : double dose de culpabilité et double punition pour l’enfant.
Je veux comprendre mieux afin de mieux partager sur mon blog mes réflexions sur cet horrible et pervers mécanisme relationnel et je décide de faire une recherche sur l’origine des mots : aliénation, aliéner.
Des vagues souvenir de mes études de latin me disent que alias, être autre, transformer, perte d’identité ont quelque chose à faire là-dedans.
Je cherche dans le dictionnaire Larousse le mot aliénation et je trouve :
État de quelqu'un qui est aliéné, qui a perdu son libre arbitre.
Situation de quelqu'un qui est dépossédé de ce qui constitue son être essentiel, sa raison d'être, de vivre.
Je cherche aliéner et je trouve :
Abandonner, perdre un droit, une qualité essentielle
Soumettre quelqu'un à des contraintes, lui enlever son libre arbitre 
Détourner, éloigner quelque chose, quelqu'un de quelqu'un

Je n’étais pas loin.

Je fais davantage de recherches et je tombe sur un article du dr. Delfieu, psychiatre, qui écrit.
« De notre expérience, il apparaît que le parent manipulateur présente souvent une personnalité hystérique ou au moins des traits névrotiques, comme la suggestibilité, la dramatisation des affects (en romance le moindre détail), la théâtralisation (se met en exergue), des tendances mythomaniaques et des traits de manipulation perverse révélant une faille narcissique profonde. »

« Le parent manipulateur…. » je n’en reviens pas . Alors, ce n’est pas que moi qui pense que l’aliénation parentale est un mécanisme propre aux pervers !

Cet article du Dr. Delfieu, apparu en 2005 (Syndrome d’aliénation parentale. Diagnostic et prise en charge par J.-M. DELFIEU (EXPERTS, n° 67, 2005, juin – p. 24 à 30 – ST, J, 05, 02), est extraordinaire.
Il analyse point par point le syndrome d’aliénation parental et son évolution.

La question que l’on me pose souvent est : comment sortir d’une situation d’aliénation parentale ?

Je pense que l’escalade de ce processus destructeur est possible uniquement grâce à l’inertie du parent victime. Il y en a un qui dénigre, et l’autre qui ne se défend pas. Un qui attaque, et l’autre qui se justifie maladroitement.
Je sais que ce n’est pas facile à entendre mais je suis persuadée que dans toute situation d’emprise et de manipulation, toute tentative de sortie est vouée à l’échec s’il n’y a pas de « responsabilisation de la victime ».
C’est le but de tout processus d’accompagnement que je propose.
Si l’enfant devient le complice du parent manipulateur c’est parce que ‘il sait que l’amour du parent sain c’est un amour inconditionnel et que celui du parent manipulateur est un amour soumis à condition : « Je t’aime uniquement si tu es mon complice et si tu détestes ton père /ta mère ».
Par loyauté, il va se plier à ses conditions. Et l’on peut alors se retrouver dans des situations dramatiques, où l’enfant refuse de voir son autre parent, ne veut plus lui parler, et va jusqu’à le haïr. Ou sans en arriver là il devient la marionnette du parent manipulateur, il fait rapport de tout ce qui se passe chez l’autre parent (il ne faut pas oublier que les manipulateurs ont un besoin compulsif d’intrusion dans la vie de leurs victimes), il écoute en cachette, il ment, il vole, etc.
Il faut que le parent sain et sécurisant soit au clair par rapport à tout ça. Il faut qu’il sache que les limites peuvent être facilement franchies, ou bien qu’il n’y en a pas.
Il est donc impératif que le parent sain, avec ou sans aide, parvienne à sortir de l’emprise du parent manipulateur. Il faut qu’il réussisse à se centrer, à bien se positionner et à résister à la tentative d’aliénation de l’autre parent.

Concernant les cas d’aliénation parentale sévères, le professeur Gardner écrit que : « L’inactivité condamne les deux à l’aliénation mutuelle tout au long de la vie, celui du parent qui devient la victime tout aussi bien que l’enfant. Rien ne permet de croire que devenu adulte, ces enfants comprendront ce qui leur est arrivé et qu’ils se réconcilieront avec le parent aliéné. » Il conclut son étude : « Il semble apparemment plus douloureux et psychologiquement plus annihilant de perdre un enfant par le PAS (Parental Alienation Syndrom) que par la mort. La mort est définitive et aucun espoir de réconciliation ne subsiste… L’enfant atteint du syndrome d’aliénation parentale toutefois vit encore et peut même habiter quelque part dans les environs immédiats… Pour certains parents aliénés, cette douleur continue se transforme en une sorte de « mort vivante du cœur». »

La réaction du parent, qui souvent hésite par peur des conséquences sur sa progéniture, c’est la preuve que une vie existe au-delà de la réalité proposée par le pervers.
Le message est : un autre mode de fonctionnement est possible.
Tant que le parent sain cautionne les déviances du parent malsain, tant qu’il montre que l’on peut s’essuyer sur lui comme sur un paillasson, l’enfant ne peut pas se positionner. S’il a comme modèles un parent méchant mais qui lui semble plus fort, et un gentil plus faible, il va choisir le plus fort, même si c’est le méchant. Il faut lui montrer que l’on peut être gentil ET fort. Malheureusement la justice est souvent complice involontaire de ce « parent fort ».

Le parent victime doit impérativement reprendre le dessus avant que le lien entre l’enfant et lui ne soit complètement coupé. Après, il devient très difficile de revenir sur ce qui a été cassé. 

vendredi 6 novembre 2015

Un homme sorti de l'emprise de sa manipulatrice écrit à son ex perverse.

J'ai rarement lu des exemples aussi pertinents de contre-manipulation. Amusant, léger, plein d'humour, direct, ce courrier est une pure merveille. 
C'est la réponse d'un homme à son ex, perverse narcissique, suite à une pseudo-demande (non formelle) de cette dernière pour obtenir une....médiation. Il s'agissait en réalité d'une énième tentative de déstabilisation. Je remercie l'auteur de ce courrier d'avoir donné son accord à la publication sur le blog. Je suis sûre que ces lignes seront utiles à beaucoup de lecteurs.
Je vous souhaite bonne lecture.
Gabriella

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Chère S.,

Tu souhaites que nous rencontrions un médiateur pour communiquer ensemble sur les enfants. Je trouve que c’est une excellente idée. Je crois en effet qu’il faut instaurer une communication pour comprendre nos enfants et ce qui ne va pas.

Ce serait super de pouvoir communiquer et de faire un constat partagé de nos enfants car il est vrai que nous n’avons pas les mêmes avis. Tu écris à plusieurs reprises (cf sms du ou cf rapport d’investigation) qu’il n’y a aucun soucis dans le comportement des enfants alors que je reçois régulièrement des communications des écoles m’informant qu’ils sont punis pour bavardage, pas de tenue, pas de matériaux ou toi même qui m’évoques le fait qu’ils fument (cf sms du ).

Ce serait aussi l’occasion de faire état des notes des enfants où les deux n’ont pas la moyenne au premier trimestre, qu’ils ont des avertissements travail et qu’ils reçoivent régulièrement des sanctions pour travail non fait. Pourtant, en terme de travail, je pense que je suis un bon exemple puisque je bosse beaucoup et j’ai de bons résultats. Mais il est vrai que je ne les ai que 1 semaine sur 4 pendant les périodes scolaires.

On pourra également s’interroger sur le fait que les enfants ne vont plus au sport depuis la fin de l’année dernière et qu’ils continuent à faire croire qu’ils y vont. Là aussi, ce sera intéressant d’entrevoir pourquoi ils n’allouent qu’une faible considération aux valeurs du sport alors que j’insiste sur le sujet.

Ce serait l’occasion de comprendre pourquoi je n’apparais pas sur la communication du Collège de P. et que les envoi par SMS que tu me forwades, contrôlant ainsi toute la communication,  sont tous ponctués d’un « merci d’en tenir compte ». Peut être une forme de bienveillance ?

Ce serait également une belle opportunité pour qu’en présence d’un médiateur on fasse état de notre communication écrite via les SMS pour qu’il donne son avis. C’est vrai que la mienne est limitée mais en compensation la tienne est prolixe et donne certainement des pistes pour comprendre la situation actuelle. Je pense notamment, parmi les derniers messages, à celui du 18/01 à 20h (je précise l’horaire car les messages, très curieux phénomène, arrivent souvent en tirs groupés) qui est un modèle du genre où tu me reproches d’avoir fait venir P. à la rencontre Parents Profs.

Un médiateur pourrait aussi nous rappeler qu’un avocat n’est pas un gendarme et que de fait ce n’est pas dans ses attributions que de dire ce qu’il faut faire et de fait, que ce n’est donc pas la peine de ponctuer chacun de tes emails par « Je vais te le faire savoir par mon avocat ». Un avocat n’a jamais fais peur à personne.

Ce serait également intéressant de comprendre pourquoi ce refus de l’alternance alors que tu affirmes que je suis un bon papa dans le rapport de Mme (....) ?!

Il  pourrait nous donner une définition de l’autorité parentale et nous pourrions observer, à la lumière de ce nouvel éclairage, où se situe le partage de l’autorité parentale quand je constate à la rentrée que P. redouble sa 4ème alors que devant le proviseur du Collège R. Monsieur LP. et suite à ses préconisations, je t’ai remis son dossier d’inscription avec pour souhait une poursuite en  3ème. Ou encore que tu imposes dans ton mail du (……) la poursuite d’étude de ton fils et écartes de fait toute autre possibilité, sans me concerter. A moins que l’autorité parentale partagée soit : on fait comme elle a dit. Cela le médiateur pourra nous apporter ses lumières.

Au cours de cette séance de médiation, on pourrait mettre à plat tous les séjours sportifs et culturels, type voyage à l’étranger, que P. et S. ont réalisé depuis 4 ans et voir ce que ces séjours leur ont apporté. A moins qu’ils n’aient rien fait alors que je te verse chaque mois l’équivalent d’un SMIG.

Néanmoins ils ont une maman toute refaite et je pense qu’il s’agit d’une belle satisfaction pour eux. Du moins nous pourrions en parler avec un médiateur.

Aussi tu vois, il y a beaucoup de choses à éclaircir. Des choses dont j’ai déjà des idées précises sur les tenants et les aboutissants mais sur lesquelles j’aurais plaisir à échanger avec toi en présence d’un médiateur.
Je reste à ta disposition pour définir le professionnel et la date qui nous convient.

Finalement amicalement.


C.

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PS: bien évidemment ce courrier n'a reçu aucune réponse. 

vendredi 11 septembre 2015

Le processus de victimisation et l’imperfection humaine : notion de culpabilité

Je pense profondément que les causes d’une souffrance sont souvent recherchées sans tenir compte que l’être humain est physiquement et psychologiquement imparfait.
Je pense que cette omission inconsciente est un des obstacles invisible pour la recherche, la compréhension et le soin de l’anxiété.
Nous tous partons de l’idée que le corps humain est parfait, pourtant les souffrances dues aux douleurs et aux peurs inutiles, disproportionnées par rapport à la réalité, sont des événements quotidiens. Les dispositifs de défense de la vie que nous possédons sont efficaces et suffisants pour la conservation de l’espèce et son évolution, mais grossières et approximatifs pour les individus. Les évolutionnistes soutiennent que la nature tient à cœur seulement les intérêts de l’espèce et est indifférente au sort des individus, véhicules provisoires de DNA.
Nous souffrons de douleurs terribles pour une colique rénale mais ne ressentons aucune douleur lorsque un cancer se développe dans notre organisme.
Je ne suis pas en mesure de donner une explication du pourquoi. Il y a en nous le sentiment et l’idée que l’homme a été crée parfait.
L’espèce humaine, à la différence des autres, donne vie à des êtres inadaptés à survivre de manière autonome. Nous naissons avec un cerveau inachevé qui doit encore se développer pendant plusieurs années, et pour une longue période, nous sommes réellement inaptes à la vie sociale.
La plus grande peur des êtres humains, après celle de la mort, est d’être déconsidéré. Je pense que cette peur se construit dans la mesure où pendant l’enfance émerge l’idée qu’il faut « bien se comporter », « plaire aux autres », afin d’avoir de la nourriture, de la chaleur et des câlins.
Il est probable que dans cette phase de la vie se forme le lien indissoluble, le sentiment, l’émotion, l’idée, que ce que les autres pensent de nous fait partie de la survie.
Cette peur de ne pas être considérés de manière positive par les autres, et en suite par nous mêmes, est le « sentiment de culpabilité ».  L’obstacle, selon moi, le plus considérable au bonheur de l’être humain.
Celui qui veut provoquer chez quelqu’un un sentiment « d’être raté » utilise la méthode de la culpabilisation. Le but est celui d’obtenir un contrôle, de dominer l’autre après l’avoir affaibli psychologiquement en créant en lui le doute sur sa propre valeur et sur ses propres capacités.
Le moyen est surtout l’agressivité physique ou verbale, les mots critiques, dénigrants ou insultants. Mais aussi la mimique, le détachement, le retrait de l’attention, l’ironie, et d’autres comportements parfois très subtils, aident à atteindre le but.
Le sentiment de culpabilité est similaire au sentiment de honte que ressentent les enfants quand ils franchissent un interdit.
Une peur que trahit la rougeur au visage, phénomène qui probablement fait partie des mécanismes archaïques dans l’évolution de l’espèce. Une réaction de l’organisme opposée à celle produite face à un stress, lorsqu’ont devient pâles. Un message de la nature visé à manifester la faiblesse, et probablement destiné à apaiser la colère des autres. Face à un manipulateur cette réaction se traduit en un signal vert de laissez-passer.
La présence d’une manifestation si primordiale amène à penser qu’à la base du sentiment de culpabilité il y a un instinct primordial. L’instinct du groupe, le besoin d’inclusion, un des instincts de survie de l’espèce qui nous a poussés à ne pas nous séparer des autres pour ne pas courir de dangers mortels.
Nous, les êtres humains, sommes soumis aux lois de la nature. Nous avons développé des systèmes afin de garder l’unité du groupe.
Notre « aimant » est la panique, un mécanisme grossier et désagréable mais très efficace à nous faire rester unis. La panique continue à se manifester de nos jours. Dans notre société cette panique se manifeste quasi toujours suite à l’idée « d’être seul », refusés par le groupe social, comme par exemple une équipe de travail. Cette affirmation a d’autant plus de valeur si l’on considère toujours l’importance de la vie professionnelle pour les individus et pour la société. L’identification de la vie et de la valeur d’une personne au travers de la carrière professionnelle.
La peur de l’exclusion, intimement liée à l’instinct de survie, prend de l’ampleur et touche à la personne dans sa totalité.
La peur entraine le même mécanisme de défense que l’être humain met en place lorsqu’il se trouve à faire face à une menace à la survie. L’anxiété n’est donc pas la cause des alarmes neurovégétatifs mais bien l’effet des altérations à l’origine inconnues. Ce n’est pas l’anxiété qui provoque la tachycardie mais bien une augmentation des battements de cœur qui génère l’anxiété.
L’ensemble de ces réponses automatiques et autonomes de la volonté, en présence d’une menace à notre intégrité physique, transforme le corps, en millièmes de seconde, en une puissante machine de combat. Il s’agit de réponses autonomes, en dehors du contrôle. Cela est plus que opportun car si l’on devait nous mêmes décider comment faire pour éviter une voiture sur le point de nous renverser, nous en mourrions certainement.
Cependant l’imperfection humaine fait que s’il flotte le concept de danger, peu importe de quelle nature, le cerveau lance le signal d’alarme rouge pour la survie de l’espèce. Les réponses portent au corps force et d’énergie, et malgré sa puissance, notre machine de combat ne peut pas être utilisée. Lorsque cela se produit nous ressentons les variations somatiques des réponses qui résonnent à l’intérieur de notre corps et rejoignent la conscience sous forme de tempête neurovégétative incompréhensible. Cet événement génère l’émotion de la peur, de l’anxiété, de la panique.
Les victimes d’attaques constantes, de harcèlement en milieu professionnel, sont des machines fatiguées et déréglées à force de produire l’énergie nécessaire au combat ou à la fuite.
Une attaque de panique est toujours la perception consciente, imprévue et terrorisante des altérations qui se produisent dans le corps à cause d’une pensée subconsciente de danger. Elles sont interprétées comme mort imminente ou comme avoir l’impression de devenir fou.
Ce mécanisme pas encore affiné par l’évolution de l’espèce devient instrument d’attaque contre soi-même surtout dans le sentiment de culpabilité, qui n’est rien d’autre que la pensée d’être inaptes et vaincus lorsque ni la fuite ni le combat sont possibles.
La difficulté à comprendre ce qui nous arrive lorsque nous sommes victimes de harcèlement, descend de cette peur de ne pas valoir, donc d’être exclus et par conséquent en danger.
Je pense qu’expliquer aux victimes ces mécanismes peut déjà être thérapeutique. La compréhension du mécanisme corporel qui génère les phénomènes anxieux peut permettre à ceux qui en souffre de comprendre ce qui leur arrive. Cela permet de casser le cercle vicieux « anxiété – mystère – peur – anxiété ».
Au même temps je suis persuadée que l’accompagnement actif dans les démarches judiciaires éventuelles peut devenir le principal axe d’action vers la reconstruction.
Il ne s’agit pas d’utiliser les énergies dans le combat comme la nature nous suggère mais de prendre conscience de la possibilité de transformer ces énergies en force nécessaire pour faire face à la situation du moment.
La solitude que les personnes ressentent est immense lorsque les tentatives de réaction restent sans suite. D’où l’importance de figures professionnelles spécialisées et de méthodes rapides et efficaces.

lundi 7 septembre 2015

La résilience: surmonter le pouvoir de la mère toxique. Le paradoxe intérieur

Je m'inspire encore une fois du livre de Terry Apter "Les mères toxiques" pour réfléchir au sujet de la "résilience". Comment sortir de l'emprise d'une mère toxique? Les emails que je reçois actuellement via la blog ainsi que les personnes qui me contactent pour un rendez-vous en cabinet, me posent systématiquement cette question. Eh oui! la plupart des personnes que je rencontre me contactent parce qu'elles ont une mère manipulatrice (je continue à ne pas utiliser l'expression perverse narcissique, je n'ai pas le droit de faire un diagnostic! mais on parle de la même chose)

Le paradoxe intérieur, donc.

J'ai appris que nous développons notre personnalité non seulement au travers de nos sentiments et sensations, mais aussi par le biais de nos relations avec autrui. La mère en son bébé forment ce qu'on appelle la "relation fondamentale" dans laquelle la mère stimule la notion rudimentaire du "je" et de l'"autre".
Nous prenons conscience de nous à travers la curiosité que montre notre mère envers nos expériences et émotions. Une relation toxique prolongée avec notre mère aura un effet sur notre façon d'interpréter notre propre monde intérieur.

Comprendre qui nous sommes et donner un sens à notre histoire personnelle sont des aspects essentiels de notre bien-être. Pour comprendre qui nous sommes, nous devons aussi comprendre nos relations fondamentales.
Les enfants dépendent de la determination de leur mère à le comprendre. Une mère toxique prend possession des histoires de son enfant ou de son moi-autobiographique. Elle les condamne, les limite et les déforme. Au lieu de vérifier ses attentes et exigences par rapport aux désirs et capacités de l'enfant, elle lui dicte qui il est ou qui il devrait être. Cela présente un dilemme: renonce à ta propre voix (le lien entre ton moi intérieur et ton moi extérieur) et préserve cette relation significative ou essaye de protéger ta propre voix, mais subis le mépris, les critiques et le ridicule de la part d'une personne dont tu dépends.

Si tu ignores tes propres pensées et si tu nies tes propres souhaits pour satisfaire aux exigences d'une mère toxique, alors il ne te reste plus qu'à developper un faux moi. Si tu gardes foi en tes propres sentiments, pensées et besoins, alors une relation authentique avec une personne que tu aimes t'est refusée.

Chacune des options pose problème. Même si vous l'enfant est prêt à renoncer à sa propre voix, il ne pourra pas satisfaire aux conditions de ce dilemme. Il/elle doit déployer une quantité énorme d'énergie mentale dans la tentative de réprimer ses véritables pensées et sentiments qui luttent pour trouver d'autres moyens d'expression. Il/elle sera probablement puni(e) pour l'expression partielle de vos pensées et sentiments.

La plupart des mères participent à la quête innée de leur enfant pour être compris. Elles trient et séparent leurs propres besoins de ceux de leur enfant. Elles apprennent à le connaître en l'observant, l'écoutant et le questionnant. Elles montrent qu'elle l'écoute attentivement, même quand elles endossent le rôle de guide et de gendarme.

Dans un environnement suffisamment bon, les enfants travaillent dur pour apprendre à leur mère à être un suffisamment bon parent. De différentes façons et de différents stades de leur vie, les enfants utilisent différentes tactiques pour informer leur mère de leurs changements d'opinions et d'aspirations. Ils la persuadent d'ajuster son point de vue sur qui ils sont et qui ils veulent être. La persuasion prend de nombreuses formes. Il suffit parfois un "rappel d'identité": " ce n'est pas ce que je pense!" ou bien "je n'aime plus ça depuis que je suis petit(e)". Des disputes peuvent éclater à cause de la frustration de l'enfant qui peut aussi bien naître de ses propres incertitudes que la maladresse de la mère. Ajuster et négocier cette relation est une entreprise passionnante et des heurts sont inévitables.

Les enfants qui décrivent une mère toxique subissent des frustrations à répétition quand ils essayent d'améliorer et de négocier ce lien fondamental. Ils pensent que leurs efforts pour communiquer, expliquer et mettre à jour leur relation sont considéré comme "mauvais". Ils décrivent une mère qui punit toute résistance à son contrôle. Ils se sentent piégé(e)s par son autojustification. Le monde de l'enfant devient flou, paradoxal et capricieux.

Pendant l'adolescence, quand le fils ou la fille met à profit de nouveaux pouvoir de persuasion et d'argumentation pour expliquer et se défendre, la mère toxique ressent l'indépendance et la différence de son enfant comme dangereuses. Elle punit, le ridiculise, l'ignore. Les conversations se heurtent à un mur. On constate d'habiles dérobades, des tentatives pour noyer le poisson et des excuses étranges. Les paroles sincères de l'enfant semblent se dissoudre dans le chaos.

Un mère toxique prend le contrôle du passé, y compris de la mémoire de l'enfant. Le message: "Comme tu n'est qu'un enfant, c'est toi qui te souvient mal; si tes souvenirs sont incompatibles avec mon histoire, alors tu inventes, tu déformes  ou tu imagines des choses - comme les enfants le font". L'énorme impact émotionnel sur l'enfant de la punition ou du ridicule n'est pas prise en compte. Le message est: "Tu n'as aucune raison de te plaindre". Même les événements violents ou la maltraitance sont passés sous silence, niés ou censurés par ces mêmes personnes dont nous dépendons pour faire résonner notre vie intérieure.

Une mère toxique nous présente le paradoxe d'être à la fois proche et fermée.






lundi 27 avril 2015

J'ai reçu ce témoignage par email. Je le partage....avec grand plaisir

Je savais que vivre avec un homme dont son ex est une perverse narcissique n'était pas chose facile. Mais je ne pouvais pas imaginer jusqu'à quel point.
C'est une belle histoire d'amour la nôtre. Une de ces histoires qui rendent les pervers fous d'envie.
Et nous en avons payé le prix depuis le début. Nous en avons fait aujourd'hui notre force.
Je connaissais ces personnalités pour les avoir côtoyées de près, je croyais savoir à quoi m'attendre mais la vie n'a pas cessé de me surprendre.
Les pervers narcissiques ont un besoin compulsif de compliquer la vie aux autres, de les déranger en permanence, d'être au centre de l'attention comme ils peuvent , de vivre au travers de la détresse qu'ils génèrent chez les autres.
Ces besoins toxiques sont tellement présents qu'ils ne se privent pas d'impliquer dans leurs démarches   tous ceux qui peuvent assouvir leurs besoins.
Enfants compris. Je dirais même "enfants surtout".
Cet aspect est le plus déconcertant pour moi à ce moment car je vis une situation particulièrement désagréable. Nous sommes aujourd'hui dans l'obligation de recevoir régulièrement chez nous un jeune depuis peu majeur, qui est un parfait pervers narcissique: un des enfants de mon mari et de son ex.
Il a depuis toujours présenté des caractéristiques qui nous faisaient soupçonner une tendance à la perversité mais avant de poser un diagnostique définitif nous savions bien qu'il fallait attendre.
La situation a très vite été difficile et délicate.
Je savais, pour l'avoir entendu dire à Isabelle Nazare-Aga, que la personnalité perverse se fige à l'âge de 15 ans. Je l'ai connu qu'il avait 12 ans et déjà je ne me sentais pas à l'aise en sa présence. A différence de ce que je ressentais pour son frère qui était un ado difficile. Mais il ne s'agissait pas de supporter le désordre et les attitudes typiques des jeunes de cet âge là, non, c'était autre chose.
Toujours cassant, toujours déstabilisant et bien évidemment souvent très gentil, collaboratif..... mais avec la haine dans les yeux. Menteur, il fouillait dans nos affaires personnelles, dans les téléphones. J'ai commencé à mettre des marques pour vérifier. Eh oui, il a fouillé aussi dans mon ordinateur. Depuis tout est fermé à clé et les ordinateurs sont éteints la nuit. Je pourrais citer beaucoup d'exemples qui pourraient prouver que la perversité possédait déjà cet adolescent quand je l'ai connu.
Mais d'une chose je suis sûre et c'est que tout à basculé d'un coup après une désagréable histoire de demande de garde alternée.
Mon mari, en voyant l'incapacité et le désintérêt de son ex d'accompagner ses enfants dans leur parcours scolaire, a décidé de demander une garde alternée. Le changement n'aurait pas été énorme, il s'agissait d'ajouter à peu près une semaine de garde par mois pour le père.
Rien de catastrophique sauf....pour la pension alimentaire!!!! Parce que en cas de garde alternée la pension alimentaire peut être supprimée! Et là, nous en avons vues des plus belles. Un ouragan s'est abattu sur nos vies!!
Photocopies en plusieurs exemplaires des attestations testimoniales produites par mon mari, commentées au feutre orange et jaune!! manipulation!! faux! etc etc. envoyées à droite et à gauche.
Lettres écrites de la part des enfants qui relataient de l'insistance de leur père à vouloir connaitre les détails de la vie de leur mère et les incitant à prendre partie. C'est la manifestation suprême, je pense, du mécanisme de projection des pervers. Ils projettent sur les autres leurs propres défauts.
J'en passe de détails sur le dossier produit par cette folle (elle avait annexé au dossier même certains certificats d'études). Mais le top a été le témoignage devant le juge du plus grand, celui qui est aujourd'hui devenu un manipulateur.
Il a dit quelque chose du genre " chez moi c'est chez ma mère. mon père est un manipulateur, d'ailleurs vu le travail qu'il exerce (je ne précise pas bien évidemment) la manipulation est son métier". Ces sont les mots d'un enfant qui avait à l'époque 14 ans.
La demande de garde alternée n'a pas été acceptée malgré l'avis favorable d'un expert reporté dans une enquête sociale.
Comment est il encore possible aujourd'hui que un juge ne comprenne pas ce qu'il y a derrière ces mots.
L'avocat de mon mari n'a pas été à l'hauteur. J'étais surprise de voir qu'il faisait des choix qui ne tenaient pas du tout compte de la personnalité de la "contrepartie". Surtout sur la partie financière. L'argent!! le pivot de l'existence des manipulateurs!!!
Sur ce qui s'est passé à l'occasion de cette demande de garde, je pourrais écrire des dizaines de pages.

Ce que je constate aujourd'hui c'est que l'adolescent qui avait à l'époque 14 ans a eu confirmation que agir de la sorte donne des résultats positifs. Manipuler fonctionne! C'est à ce moment là que nous avons vu un changement important dans son comportement.
Probablement, je ose l'espérer, face à un résultat different il aurait compris que manipuler ne sert à rien. Il n'avait pas encore 15 ans.

Quant à son petit frère, il est la victime parfaite. Son comportement, ses réactions, ses craintes, ses peurs, sont la conséquence du phénomène de l'aliénation parentale si bien décrite dans plusieurs ouvrages. Mais ça c'est une autre histoire qui mérite d'être racontée à part. Il est inimaginable à quoi une mère puisse arriver en manipulant et en dominant psychologiquement son enfant afin d'atteindre ses propres buts pervers. Impressionnant!

Les juges, les avocats, les médecins....etc. devraient être formés sur le thème de la manipulation et de la relation aux pervers narcissiques. Pour que dans l'accomplissement de leurs missions leurs décisions soient une aide précieuse et non un obstacle à la recherche de la solution la plus appropriée.
Je parle bien évidemment de ceux qui ne sont pas manipulateurs à leur tour. Parce que ça aussi c'est une autre histoire.
A raconter peut-être?

Merci de publier mon témoignage

S.C.



vendredi 3 avril 2015

Gabriella
juste quelques lignes pour définir et donner un commentaire aux lecteurs sur la protection de soi 
             
          Actuellement en thérapie avec Gabriella depuis une année 
je lui exprime toute ma reconnaissance !!!!!
          _ pour des compétences techniques
          _ Une écoute pour surmonter ses difficultés due a la manipulation 
          _ Déjouez les pièges 
          _ Ne soyez plus une éternelle  victime 
          _Osez !!!!!! avoir de l aide 
 
 AMICALEMENT 
Coco

mardi 24 mars 2015

Les Mères Toxique_ Conférence du 21 mars 2014_ Salon "Autour du Féminin"


En ce premier jour de printemps, j'ai eu la plaisir d'animer une conférence dans le cadre du salon
"Autour du Féminin" qui a eu lieu à Nîmes le 21 et 22 mars 2015.

Pour cette conférence je me suis inspirée du livre de Terri Apter, "Les mères Toxiques, les comprendre pour se libérer de leur emprise", (Ixelles éditions, 2013).
Concept très à la mode apparemment, la notion de pervers narcissique (ou manipulateur) reste encore méconnue en réalité. Dans les magazines les articles sur les pervers narcissiques ne se comptent plus. 
Mais le sujet principal de tous ces écrits est et reste la relation de couple, les violences conjugales, les violences à l'égard des femmes.
Dans nos sociétés on commence à peine à intégrer l'idée que la perversité narcissique est un trouble de la personnalité (décrite dans le DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, publié par la Société Américaine de Psychiatrie, version 2013) qui appartient aux hommes comme aux femmes.
Les femmes sont des mères.
Armées grâce aux idées reçues comme quoi une mère ne peut que aimer ses enfants, elles peuvent agir en toute impunité.
Tout parent a recours à des stratégies un peu manipulatrices pour obtenir des comportements souhaités de la part de ses enfants. Mais que est-ce qui se passe dans le cas où un parent est un manipulateur et notamment la mère ?

Les 5 schémas de base de la toxicité

La colère : prends garde à ma colère! La colère fait partie de toute vie de famille ordinaire. L’enfant trouve la colère « désagréable » et essaie de savoir ce qui la déclenche. Il apprend à la gérer en montrant qu’il est triste ou il use de son charme pour la faire disparaître.
Mais quand la colère est violente et imprévisible, l’enfant ne peut pas appréhender de règles pour l’éviter. Le stress prolongé provoqué par la colère imprévisible d’un parent (celle d’une mère est encore plus puissante) provoque un impact physiologique sur l’enfant qui abaisse à son tour la tolérance au stress. Constamment submergé par l’anxiété, le jeune cerveau forme moins de circuits mentaux nécessaires à la régulation des états émotionnels.
Certains enfants deviennent à leur tour des manipulateurs car leur cerveau trouve ainsi une échappatoire. Il se dit « c ‘est plus facile »....
D’autre érigent un « mur de protection » pour ne pas ressentir le stress mais au même temps ferment les portes de la compréhension et de l’apprentissage.
D’autres encore subissent la colère et, étant constamment dans un état de stress et de tension, ressentent un sentiment écrasant de honte né de la croyance que cette souffrance est méritée.

Le contrôle : élever un enfant signifie éduquer et influencer son comportement. L’enfant a besoin que ses parents lui disent ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est tolérable et ce qui est répréhensible. Il a besoin que les parents l’accompagnent au cours de son apprentissage de la frustration et de la déception. Elever un enfant implique beaucoup de contrôle et de persuasion, mais il y a une grande différence entre le contrôle exercé sous la forme d’une discipline et d’une socialisation nécessaire et celui qui ronge l’individualité de l’enfant.
La mère toute puissante a des attentes extrêmement précise sur qui l’enfant doit être et ce qu’il doit (ou ne doit pas) faire, penser, ressentir.
Inflexibilité justifiée par les certitudes de la mère. Destructrice car la mère détient la seule autorité sur la légitimité des expériences personnelles de l’enfant.
Elle se réfère à des grands principes et elle refuse d’écouter, elle réfute ainsi les expériences et les connaissances de l’enfant.
Pour satisfaire au contrôle exercé par sa mère, l’enfant peut réprimer ses propres pensées et émotions, et même son propre sentiment d’être une personne éprouvant des désirs et des besoins personnels. Si l’enfant agit en fonction de ses propres sentiments, il menace la relation avec sa mère. Il ne voit pas l’intérêt à identifier ses propres désirs parce qu’ils n’ont aucune importance pour la personne qui en a le plus au monde pour lui.
L’inflexibilité rend toute communication impossible. Si l’enfant trouve une oreille attentive ailleurs (père, sœur, frère, enseignants…), se génère en lui un terrible sentiment de trahison : « pourquoi ma mère, dont les réactions signifient tant pour moi, refuse-t-elle de m’écouter ? ». « Pourquoi ma mère, qui affirme pourtant m’aimer, essaye-t-elle de faire de moi quelqu’un que je ne suis pas ? ». Questions qui resterons sans réponse pendant très longtemps. Et les réponses arriveront uniquement si la personne à l’âge adulte connaitra la notion de « pervers narcissique » et acceptera de l’associer à sa mère. 

Négligence: un vaste éventail de comportements. Nous y retrouvons la négligence par omission, par laquelle le parent manque d’intérêt envers l’enfant, jusqu'au cas extrêmes de négligence aux soins et qui impliquent la privation de nourriture, de liberté de mouvement, le manque d’éducation et de soins médicaux. Même dans les cas extrêmes les mères manipulatrices apparaissent à l’extérieur comme des mères parfaites. D’où la réflexion sur la conscience/inconscience de ses actes de la parte du pervers. Elle sait donc ce que veut dire être une bonne mère si elle fait semblant de l’être !!!!!
Elles apparaissent faibles et autoritaires au même temps. Ayant des changement d’humeur (au point que beaucoup de gens parlent des pervers narcissiques comme de personnes "bipolaires"), peuvent donner à leur enfant et à tout l’entourage l’impression d’être faible voire malades. De la maladie en font une arme de pouvoir. Le message donné à l’enfant est : « soit tu t’occupe de moi et tu veilles à mes propres besoins, soit nous serons tous réduits à néant par mes dysfonctionnement ». Les enfants qui deviennent des pourvoyeurs de soins peuvent paraître calmes et mûrs, mais il sont en réalité impuissant et effrayés.
Une mère manipulatrice déguisée en « dépressive » est une mère très toxique parce qu’elle a le droit d’être désengagée et sans réaction.
L’enfant construit le fantasme qu’il devrait être en mesure de pouvoir donner le moral à sa mère. Que c'est une mission pour lui. Une arme puissante d’emprise psychologique.
Le message sous-entendu: « soit tu développes des stratégies pour me soigner, soit je disparais ».
L’enfant peut par conséquent ressentir la dépression de sa mère comme une mort émotionnelle qui se fige dans son système psychique.

Narcissisme: dans un environnement narcissique la mère impose à son enfant de devenir un miroir qui la flatte et la glorifie. L’enfant est apprécié par sa mère dans la mesure où il soutient l’amour-propre de sa mère. Le dilemme : « soit tu m’admires et tu confirmes tous mes fantasmes grandioses, soit je te considère comme un minable qui ne m’est d’aucune utilité ». L’enfant renonce à ses propres besoins et devient le faire-valoir de sa mère.
Ou bien il se voit confier la mission de satisfaire par procuration les besoins narcissiques de sa mère. Mais, comme ces besoins sont irréalistes et changeants, nulle réussite ne saurait la satisfaire. Dans ce rôle l’enfant se considérera sans doute comme un échec.

Envie : une des réactions maternelles les plus déconcertantes et les plus perturbantes pour l’enfant.
"Si je réussi, ma mère n'est pas heureuse". Quand l'enfant est confronté à ce dilemme, il pense que sa réussite personnelle menace la relation et génère une culpabilité permanente.
L’envie est une réaction étrange, souvent méconnue, qui naît du ressentiment face au bonheur ou à la réussite d’autrui.
La joie ou l’imagination de l’enfant peut susciter l’envie de sa mère autant que sa réussite.
Pensées non verbalisées de la mère :
«  Pourquoi devrait il être heureux alors que je ne le suis pas »
«  Pourquoi devrait-il avoir la chance d’être optimiste alors que je me sens si frustrée »
« Pourquoi devrait-il faire preuve d’imagination et de curiosité alors que ma vision est si limitée »
Comme l’envie est généralement dirigée vers une personne à qui l’on se compare, l’envie de la mère envers les filles peut prendre des proportions inimaginables.
« Elle n’a pas le droit d’être contente d’elle si je n’y prends aucun plaisir moi-même »
Quand l’enfant réalise que la mère ne se réjouit pas de ce qui lui réjouit lui, cela jette un froid sur tout plaisir et avec le temps ça se traduit par une difficulté majeure à profiter de toute forme de bonheur qui peut se présenter dans sa vie.
Le bonheur fait peur car il cache du malheur qui va tout gâcher. Il vaut mieux ne pas en profiter. Le bonheur devient une source de stress parfois profond.
Ce n’est que des années plus tard que la personne réalise son vécu et faire un travail sur soi afin de ne pas percevoir le bonheur et la réussite comme une menace.

Tous ces schéma restent bien évidemment cachés au sein de la relation mère-enfant.

Tout le monde n’est pas manipulateur, comme d’ailleurs aiment bien dire les manipulateurs eux mêmes ou ceux qui restent aveuglement sous leur emprise ou  ne peuvent pas percevoir le danger que cela représente.