lundi 29 janvier 2018

Les pervers narcissiques sont également malveillants avec leurs propres enfants




Le sujet du rapport entre pervers narcissiques et ses propres enfants, reste encore difficile à aborder. Il est en effet difficile d'intégrer l'idée que les narcissiques puissent œuvrer de manière malveillante avec leurs propres enfants. En réalité, leurs enfants "leurs appartiennent" et ils considèrent qu'ils ont tous les droits et tous les pouvoirs sur ces êtres démunis.
Les parents narcissiques voient et traitent leurs enfants uniquement comme une extension d’eux-mêmes. Un passage de l’article du site https://theukdatabase.com/uk-child-abusers-named-and-shamed/childhood-abuses/the-narcissistic-parent/ raconte « Ils regardent leurs enfants comme un publicitaire regarde un panneau au bord de la route. Quelque chose sur laquelle afficher son nom et en sortir des bénéfices...». Je trouve cette description très pertinente. Les enfants, comme toute autre personne d’ailleurs, sont considérés comme des objets pour nourrir leur narcissisme et atteindre leurs fins. Dans les cas de séparation par exemple, ils veulent détruire l'autre parent parce qu’il est la proie qui a osé leur échapper. L’enfant devient alors l’arme absolue, en dépit des écueils que cela peut produire sur lui. Le ou les parents sont alors capables de sortir les armes les plus perverses et instrumentalisent les enfants jusqu’à leur faire produire de faux témoignages, de faux écrits qui impactent négativement l’image de l’autre parent dans le schéma de pensées de l’enfant. C’est le phénomène d’aliénation parentale, un sujet encore trop tabou et qui mériterait d’être traité convenablement. Lors des audiences dans les tribunaux, il est difficile de repérer ces stratagèmes car les parents manipulateurs semblent des parents parfaits en apparaissant à la présidence d’une association pour l’enfance. Ils mobilisent également un discours lénifiant, emprunt d’amour et de droit des enfants alors que les seules vraies motivations sont le pouvoir et l’argent qu’ils peuvent en recueillir.
L’article cité plus haut évoque que « les parents narcissiques sont incapables de traiter leurs enfants comme des individus uniques et authentiques ayant leurs propres caractéristiques et besoins. Ils les traitent comme un simple écran blanc sur lequel projeter leurs ‘films intérieurs’ ». Certains parents narcissiques, en effet, imposent un modèle d’être ou de faire qui appartient à eux seuls et non à leurs enfants. Ils sont alors dans le contrôle extrême et ils utilisent à cette fin réseaux sociaux et SMS pour maintenir leur emprise.
D’autres dénient simplement leur existence en les ignorant complètement. L’enfant ne présente aucun intérêt pour eux, il est simplement une source d’ennuis.
Lorsque l’enfant présente un talent et captive l’audience, il devient enfant roi. Les parents narcissiques le traitent alors comme un être exceptionnel, ayant tous les droits, parce qu’ils pensent avant tout être l’auteur de ce génie et parce qu’ils sont sous le feu des projecteurs. Malheur au petit génie quand un déséquilibre se fait ressentir en défaveur des parents ou lorsqu’il perd de sa superbe. Les parents narcissiques s’en détournent et sont alors capables des pires atrocités à son égard. C’est par exemple le cas de parents de stars, qui sur leur lit de mort, sont capables de réclamer des dédommagements financiers exorbitants à leur enfant. Ne vous étonnez pas de ce manque de reconnaissance à l’égard de l’enfant qui leur a offert un train de vie inimaginable tout au long de leur vie durant, il s’agit juste de parents narcissiques.

L’image de grandeur du parent narcissique reste toujours la priorité. C’est par exemple le père qui reproche à son fils de ne pas être doué en sport, qu’il devrait s’entrainer plus et qui dans le même instant se vante de ses propres qualités sportives. Ou encore la mère narcissique qui culpabilise, critique et se cache derrière l’apparence d’une martyre quand ses enfants ont besoin de soutien.
Habituellement, en off, ils traitent leurs enfants comme s’ils n’étaient pas assez bons, et quand l’enfant se comporte bien, quand il a de bons résultats, le parent narcissique l’ignore jusqu’à en prendre tout le mérite s’il est face à un public.
Dans les cas où il est avéré que le parent n’a contribué en rien au succès de son enfant, il ne lui reste plus que le dénigrement. C’est notamment le cas lorsque l’enfant devenu adulte, construit sa vie de couple et devient parent à son tour. Son bonheur est alors méprisé de la part du parent narcissique, le partenaire est critiqué, l’éducation de ses futurs enfants moqué, les comparaisons blessantes sont légions.
Les familles des narcissiques tournent autour des caprices et des désirs du « self-centred » parent. Ces familles sont particulièrement dysfonctionnelles alors qu’elles affichent une façade de normalité voire de bonheur et de perfection. Cet univers familial ne laisse pas de place à l’enfant. Il ne lui permet pas de poser les questions essentielles à son apprentissage et il finit par ne plus se connecter à ses besoins profonds. Les conséquences sont généralement catastrophiques : perte d’estime de soi, blocages face à l’action, état de victimisation permanente, incapables de choisir leur avenir, dépression, etc.

Quid de l’autre parent supposé normal ? C’est juste une autre victime, effacée, éteinte, complice du pervers parce qu’il laisse faire. Il peut aussi en devenir le bras armé, celui qui transforme l’agression psychologique en coups. Exacerbé par l’emprise psychologique qu’exerce l’autre parent sur lui, les punitions ou les réprimandes qu’il donne ont un effet cathartique qui l’invite à davantage œuvrer dans ce sens. Il laisse l’enfant désemparé, qui pense avoir forcément tort puisque les deux sont contre lui. Il vit ainsi un vide sidéral qu’il cherchera à combler toute sa vie durant. Ses relations amoureuses en seront surement impacté, recherchant auprès de l’autre l’image idéale que ne lui pas donné le parent victime, ou pis, reproduisant les mêmes travers. 

Les enfants n’ont que peu de salut. Ils sont conscients depuis des années que quelque chose ne tourne pas rond au sein de la cellule familiale, mais il est difficile de discerner quoi. C’est d’autant plus difficile qu’à l’extérieur, le parent pervers passe pour une bonne personne, voire une personne formidable. Les enfants souffrent en silence des crises de colère et de la manipulation de leurs parents et ils souffrent de l’ambivalence de l’image de ses parents. Ils voient que l’envers du décor est pourri, mais il est très difficile d’y voir clair. Discerner ce qui se passe est d’autant plus difficile quand il s’agit de la mère car l’idée fausse qu’une mère ne puisse faire du mal à ses propres enfants est encore largement répandue. Le poids du bien pensant sera un frein constant à son éveil.
Le cas du parent pervers qui endosse le rôle de victime est certainement le plus difficile à dénouer dans l’esprit de l’enfant. La culpabilité, arme ultime du manipulateur fonctionne à plein régime, quand le garçon voit sa maman en pleur. Il ne sait pas qu’il s’agit de larmes de crocodile et se sent des ailes à l’heure de défendre sa maman. La tristesse simulée par le papa manipulateur fera également son effet auprès de la petite fille désœuvrée de voir son papa si « triste à cause de sa maman ».

Il existe des cas où l’enfant victime devient l’auteur pervers pour les autres. Mais de manière générale, l’enfant victime demeure une victime potentielle. Ainsi, de victime de ses parents à victime de son patron ou victime de son (ou sa) partenaire, il n’y a qu’un pas. C’est juste impressionnant le nombre de personnes harcelées dans leur travail ou leur couple, qui se découvre un parent manipulateur. Ce sont mêmes parfois ces derniers qui ont conseillé à leur enfant de venir me consulter, ce qui remet en perspective combien leur narcissisme les laisse croire intouchables. Cet autre pervers, qui est en fait le premier, qui œuvre toujours insidieusement et qui en réalité se délecte des nouveaux malheurs de son enfant, est en fait celui qui a posé les bases d’un réceptacle favorable à la perversité. Se confronter à ses agissements devient alors une nécessité pour réaliser un travail de fond suffisant et obtenir des résultats durables. Identifier la faille narcissique dans laquelle savent s’engouffrer les pervers et la refermer définitivement, passe par une stratégie de salut au regard des agissements du parent manipulateur.


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